Depuis des millénaires, sur tous les continents, la forêt fascine l’homme. Matériellement, elle lui a apporté des éléments absolument vitaux, notamment en matière d’alimentation, de logement, de médecine, de constructions d’outils en tous genres. Pourtant, si elle a fasciné, l’homme, lui, l’a plutôt façonnée et souvent à outrance, allant jusqu’à en mépriser les exigences autant que l’importance pour la survie de la planète et celle de notre propre espèce.
Heureusement, depuis peu, d’autres services que la sylve nous rend, moins tangibles, mais tout aussi vitaux, commencent à être pris au sérieux: ce sont les « services éco systémiques ». Production d’oxygène, purification de l’air, filtration de l’eau, stockage de carbone, régulation du climat, freinage de l’érosion ou encore réservoir majeur de biodiversité de la planète en sont quelques-uns.
Bien qu’essentiels, ces volets passent pourtant sous silence un troisième plan, plus subtil, qui nous intéressera dans cet ouvrage : l’aspect spirituel. Car c’est une évidence, l’homme n’est pas que chair, il est aussi esprit et âme et ne nourrir que l’un des trois ne conduit-il pas, tôt ou tard, à la mort des deux autres ?
Dans ce livre mêlant contemplation et introspection, la nature de la forêt ardennaise se mue en fil conducteur, pour tenter de réconcilier l’esprit et la matière. L’enjeu ? Nous connecter à ses racines autant qu’aux nôtres, pour une meilleure relation à elle autant qu’à nous-mêmes et in fine, à autrui.
Pour conclure, un constat personnel, à l’issue du parcours de milliers de citations en quête de celles qui pourraient « dialoguer » avec quelques-unes de mes images : quelque soit l’époque, la langue, le continent, la culture ou la religion, de Bouddha au Dalaï Lama en passant par Lao Tseu, Gandhi, Confucius, Jésus-Christ ou encore divers sages africains, australiens ou amérindiens, la source d’inspiration des auteurs est unique. Le langage verbal varie, mais celui du coeur lui, est identique, universel…
Bon voyage au coeur de la forêt ardennaise… et du vôtre ?!
Philippe Moës